jeudi 30 avril 2009

Histoire des Juifs en Inde

On distingue trois communautés juives en Inde totalisant 6 000 membres (1997), chacune dans une aire géographique très déterminée : la communauté de Cochin dans le sud du sous-continent, les Bene Israël dans les environs de Bombay et la communauté baghdadi aux alentours de Calcutta.
Les Juifs noirs de Cochin et les Bene Israël remontent à une période inconnue mais supposée assez ancienne. Les juifs baghdadi et les juifs blanc de Cochin ont une origine plus récente, liée à l'expansion occidentale dans la région.
La particularité des religions indiennes, non missionnaires et à réalisation personnelle, font que ces communautés ont pu se structurer en castes endogames bien insérées dans le tissu social indien, sans subir aucune persécution ou antisémitisme[1], si l'on excepte la période de la colonisation portugaise, où l'Inquisition fut transplantée en terre indienne, dans les environs de Cochin.
La majorité des Juifs indiens ont émigré vers Israël après la création de l'État. Outre les membres Juifs des divers corps diplomatiques, il existe également deux autres groupes se réclamant aujourd'hui du Judaïsme : les Bnei Menashe, de langue Mizo, vivant à Manipur et dans le Mizoram. Ils se sont proclamés juifs dans les années 1950, et disent descendre de la tribu de Manassé. Les Bene Ephraïm (ou Juifs Telugu), sont un petit groupe parlant le Telugu, dont l'observance du judaïsme date de 1981. Il existait, jusqu'à leur émigration vers Israël, trois communautés juives vivant à Cochin, organisées dans un système de castes inspirées du modèle indien.
Les origines
Les relations marchandes entre les mondes méditerranéen et indien sont très anciennes. Ce dernier fournissait depuis l'Antiquité aux pays méditerranéens des matières premières et des produits finis. Certaines de ces matières premières étaient plus ou moins des monopoles indiens: les épices dont le poivre, qui ne prospérait que sur la côte de Malabar, au sud de l'Inde; le bois de santal; le bois de teck, apprécié pour la construction navale; le diamant et les autres pierres précieuses. Parmi les produits finis dont le monde méditerranéen appréciait la qualité:
les tissus du Goujerat, que l'on retrouve utilisés dans l'Égypte ancienne; L'acier de Damas, dont la technique au moins trouve son origine en Inde (cf. Wootz). Ce commerce florissant nécessitait un réseau organisé de marchands, et c'est peut-être l'une des raisons de la présence d'une communauté juive très ancienne en Inde du Sud-Ouest, sur la côte de Malabar. D'après leur tradition, les Juifs de Cochin seraient présents dans cette région depuis le destruction du second Temple de Jérusalem. Cette destruction date de 70, quand la ville fut conquise par les armées de Titus Vespasien.
La communauté se serait d'abord concentrée à Cranganore (Kodungallur) où, d'après sa tradition, elle aurait même eu une principauté autonome.
Outre l'accueil des premiers Juifs, c'est aussi en ces lieux que l'apôtre Thomas est censé avoir accosté en Inde pour l'évangéliser, débutant d'ailleurs par la communauté juive qui y vivait. Cranganore est aussi le siège traditionnel de ce qui serait la plus vieille mosquée construite en Inde (construite par Malik Ibn Dinar durant les années 640 d'après la tradition).
Vraies ou fausses, ces traditions présentant le Kérala comme la porte d'entrée en Inde des nouvelles religions juive, chrétienne et musulmane, en disent beaucoup sur la tolérance religieuse qu'a connu et que connaît toujours le Kérala.

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